Les Éditions Long Cours ont été créées en 2017. Indépendante, dédiée à la littérature, aux arts visuels, aux patrimoines, à la bande dessinée, la maison a pour vocation la publication d’auteurs de la Caraïbe insulaire et continentale.

Elles s’intéressent à des écrivains et à des artistes habitant un espace exposé depuis longtemps à tous les fracas du monde, historiques, sociaux, économiques, climatiques. Cette singularité caribéenne trouve dans la création littéraire et artistique les vecteurs les plus féconds de son expression.

Les Éditions Long Cours proposent aux lecteurs des échos de cette intensité créative. Elle publient ainsi des romanciers, des nouvellistes, des poètes, des auteurs de BD. D’autres livres viennent enrichir peu à peu le catalogue. Ils sont composés avec des créateurs qui questionnent le monde caribéen et savent en restituer la fascinante complexité.

Faire la part belle à la littérature et aux arts visuels

Les premières publications font une large place à la poésie à travers deux anthologies et un recueil inédit. Cent ans de poésie en Guadeloupe : une anthologie 1911 – 2017 est paru en 2017. Livre frère, Cent ans de poésie en Martinique : une anthologie 1903 – 2017 est entré au catalogue l’année suivante. Pile ou farce du Guadeloupéen Max Jeanne avec des peintures originales de Jean-Marc Hunt est paru la même année.

La réédition de Claire-Solange, âme africaine de Suzanne Lacascade marque une nouvelle étape. Il s’agit du premier titre de la collection Caribea. C’est aussi le premier roman écrit par une femme antillaise. Quinze ans avant la naissance du mouvement il décline quelques-un des thèmes de la Négritude auquel il ajoute le féminisme. Publié en 1924 à Paris, tombé dans l’oubli, évoqué cinquante ans plus tard par Maryse Condé, c’est aujourd’hui un livre culte étudié dans plusieurs universités nord-américaines.

Les arts visuels ont fait leur entrée au catalogue avec Jean de Souche de François Piquet. Observateur attentif de la créolisation des sociétés caribéennes, l’artiste propose ici un ensemble de dessins inédits. Une interrogation de la notion d’identité teintée de poésie et d’humour. Avec son premier roman graphique, BLAN, chroniques de créolisation, précis anti-raciste, l’auteur questionne cette fois la blanchité, déconstruit les stéréotypes racistes, et imagine la société de demain.

Enfin le récent Pointe-à-Pitre chemin faisant de Florence Badetz (dessins et aquarelles) et Florence Malraux (textes) propose une balade à travers la « capitale » de la Guadeloupe. C’est le premier titre de la nouvelle collection patrimoines.

Des livres pour arpenter le monde

Notre ancrage au cœur de l’archipel des Petites Antilles nous invite à regarder autour de nous. Car où que porte le regard, une île autre est en vue et de celle-ci on sait que d’autres rivages seront visibles. On entend alors comme un appel, souvent dans une autre langue, pour une autre découverte, un plaisir neuf. Sont ainsi parus Les Campêches s’ennuient du Martiniquais Roger Parsemain, Divertissements du Cubain Eliseo Diego traduit de l’espagnol par Margaita Idieder, Goyaves coupées de Robert Antoni traduit de l’anglais par Christine Pagnoulle et Pour les grandes occasions de Elizabeth Nunez, traduit de l’anglais (Trinidad et Tobago) par Laëtitia Saint-Loubert. Les prochains volumes de la collection Caribea sont en préparation.

Gérard Lamoureux